bulles de dialogue entourant une personne
Le discours de haine est tout type de communication, orale ou écrite, ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de ce qu'ils sont.
Photo :ONU

Les jeunes étant souvent les plus touchés par les discours de haine, en particulier en ligne, ils doivent être associés à la solution.  

António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies

Le pouvoir de la jeunesse pour contrer et répondre aux discours de haine

Il est essentiel de donner aux jeunes les moyens de lutter contre les discours de haine dans un monde où ils ne sont pas seulement les cibles, mais aussi des voix influentes au sein de leurs communautés. Avec 1,2 milliard de jeunes dans le monde, leur rôle dans la reconnaissance, la sensibilisation et la lutte contre les discours haineux ne peut être sous-estimé. Les jeunes ont une influence considérable les uns sur les autres et peuvent susciter des changements significatifs en s'élevant contre les discours de haine. 

En impliquant les jeunes leaders et en leur donnant les ressources et les plateformes dont ils ont besoin, nous pouvons mobiliser leur énergie et leur créativité pour favoriser des sociétés plus inclusives et plus tolérantes. Il existe de nombreux exemples d'initiatives réussies menées par des jeunes à cet égard, qui illustrent le potentiel de changement positif lorsque les jeunes sont habilités à prendre des mesures contre le discours de haine. Les répercussions des discours de haine touchent de nombreux domaines d'action des Nations Unies, de la protection des droits de l'homme à la prévention des atrocités, en passant par le maintien de la paix, la réalisation de l'égalité des sexes et le soutien aux enfants et aux jeunes.

La troisième Journée internationale de lutte contre le discours de haine rappelle qu'il est toujours nécessaire de s'attaquer à ce problème. Elle coïncide avec le cinquième anniversaire du lancement de la Stratégie et du Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine, ce qui souligne l'engagement continu en faveur de cette cause.

Que ce soit en ligne ou hors ligne, les jeunes sont en première ligne des efforts déployés pour lutter contre le discours de haine. Leurs approches innovantes et leur volonté de se confronter à des questions difficiles font d'eux des acteurs du changement d'une valeur inestimable.

Discours de haine : renverser la tendance

L'effet dévastateur de la haine n'est malheureusement pas nouveau. Cependant, son ampleur et son impact sont aujourd'hui amplifiés par les nouvelles technologies de communication, au point que le discours de haine est devenu l'une des méthodes les plus fréquentes pour propager une rhétorique et des idéologies qui divisent à l'échelle mondiale. S'il n'est pas contrôlé, le discours de haine peut même nuire à la paix et au développement, car il jette les bases de conflits et de tensions, ainsi que de violations des droits humains à grande échelle.

L'ONU a une longue histoire de mobilisation du monde contre la haine de toutes sortes pour défendre les droits humains et faire progresser l'État de droit. L'impact du discours de haine touche à de nombreux domaines d'intervention des Nations Unies : de la protection des droits humains à la prévention des atrocités, en passant par le maintien de la paix, la réalisation de l'égalité des sexes et le soutien aux enfants et aux jeunes.

En réponse aux tendances alarmantes de la montée de la xénophobie, du racisme et de l'intolérance, de la misogynie violente, de l'antisémitisme et de la haine à l’égard des musulmans dans le monde, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a lancé la Stratégie et le Plan d'action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine le 18 juin 2019. (lire l'article en anglais sur ONU Info)

La Stratégie et le Plan d’action définissent le discours de haine comme :  «tout type de communication, orale ou écrite, ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité ».

Toutefois, il n'existe pas à ce jour de définition universelle du discours de haine dans le cadre du droit international des droits humains. Le concept fait encore l'objet de discussions, notamment en ce qui concerne la liberté d'opinion et d'expression, la non-discrimination et l'égalité.

Le discours de haine en ligne peut sembler une marée inarrêtable, mais des stratégies sont mises en œuvre par les gouvernements, la société civile et les particuliers pour lutter contre ce phénomène.

Contexte

En juillet 2021, l'Assemblée générale des Nations Unies a souligné les préoccupations mondiales concernant « propagation et la prolifération exponentielles des discours de haine » dans le monde et a adopté une résolution sur la « promotion du dialogue interreligieux et interculturel et de la tolérance ».

Cette résolution reconnait la nécessité de lutter contre la discrimination, la xénophobie et les discours de haine et appelle tous les acteurs pertinents - et notamment les États - à accroitre leurs efforts pour lutter contre ce phénomène, conformément au droit international des droits de l'homme.

Cette résolution proclame le 18 juin Journée internationale de la lutte contre les discours de haine, qui sera célébrée pour la première fois en 2022.

Pour cette observance, les Nations Unies invitent les gouvernements, les organisations internationales, les groupes de la société civile et les individus à organiser des événements et des initiatives de promotion des stratégies permettant d'identifier et de lutter contre les discours de haine. Le Président de l'Assemblée générale a convoqué une réunion informelle de haut-niveau pour la première célébration de la Journée internationale, le 20 juin 2022 à 10 heures (heure de New York) dans la salle de l'Assemblée générale à New York.

Que ce soit en tant qu'États membres, secteur privé, médias et sociétés Internet, chefs religieux, éducateurs, acteurs de la société civile, personnes touchées par le discours de haine, jeunes ou simplement en tant qu'individu, nous avons tous le devoir moral de dénoncer fermement les instances du discours de haine et jouons un rôle crucial dans la lutte contre ce fléau.

Discours de haine : quand les mots tuent

Les discours de haine peuvent-ils déclencher un génocide ? Les facteurs de risque de génocide, de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité sont plus élevés qu'ils ne l'ont jamais été de notre temps.

Pourquoi s'attaquer au discours de haine ?

Étant donné que la diffusion de propos haineux peut être un signe avant-coureur de violence, notamment d’atrocités criminelles, limiter les discours de haine pourrait contribuer à atténuer leur incidence.

 

Ce n'est jamais juste un commentaire. Surmontez la haine.

Comment faire face aux discours de haine

Il peut parfois être difficile d'évaluer si un commentaire est considéré comme un discours de haine, en particulier lorsqu'il est exprimé dans le monde virtuel. Il peut également sembler accablant d'essayer de gérer un contenu manifestement haineux. Cependant, il existe de nombreuses façons de prendre position, même si vous n'êtes pas personnellement victime d'un discours de haine. Et vous pouvez faire la différence.

Découvrez la campagne #NonàLaHaine en téléchargeant la fiche d'information.

Plus d'informations

Événements

Investir dans le pouvoir de la jeunesse pour contrer et répondre aux discours de haine

Date : Mardi 18 juin 2024

Heure : 11h00 - 13h00 (heure de New York)

Place: Salle de l'ECOSOC • Nations Unies, New York

La Mission permanente du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies et le Bureau du Conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide organisent un événement de haut niveau sur la lutte contre les discours de haine, en soulignant l'importance d'investir dans le pouvoir et les voix de la jeunesse.

Ressources

Journées internationales connexes

Le rôle préventif de l'éducation

dessin d'un livre ouvert entouré de bulles de dialogue et d'ampoules

Il est plus facile de s'attaquer à la rhétorique de la haine, que ce soit en ligne ou dans la vie réelle, lorsque l'on dispose de connaissances et de compétences suffisantes pour identifier et contrecarrer les discours de haine. La campagne des Nations Unies #NonÀLaHaine donne des indications sur la manière d'apprendre et de partager les connaissances sur les questions liées à la lutte contre le discours de haine.

La Conseillère spéciale pour la prévention du génocide

Pour prévenir les atrocités criminelles, il est extrêmement important de comprendre leurs causes profondes. Les crimes, tels que le génocide et les crimes contre l'humanité, ne sont pas des actes spontanés. Ils se développent comme un processus au fil du temps, au cours duquel il peut être possible d'identifier des signes avant-coureurs, y compris des discours de haine ciblant des groupes spécifiques. Par conséquent, le Bureau de la Conseillère spéciale pour la prévention du génocide est le point focal pour la mise en œuvre de la Stratégie des Nations Unies contre le discours de haine.

Personne n'est né pour haïr

Haine, théories du complot et préjugés s'infiltrent dans nos sociétés et nous affectent tous. Nous sommes plus que jamais inondés d'informations - et de désinformations - en ligne et hors ligne. Mais personne n'est né pour haïr. La haine s'apprend et peut être désapprise. L'éducation pour tous en est la base. Il est essentiel d'apprendre à réfléchir de manière critique à ce que nous voyons et entendons, créons et partageons, ainsi que de fournir aux apprenants des compétences en matière de maîtrise des médias et de l'information afin qu'ils puissent s'opposer à ceux qui prônent la haine.

Portrait d'une femme souriante servant de lien vers la page des célébrations des Nations Unies

Chaque journée internationale représente une occasion d’informer le public sur des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé. Ces journées permettent au système des Nations Unies, aux pouvoir publics et à la société civile d’organiser des activités de sensibilisation et de mobiliser des ressources.