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L’Afrique et le Moyen-Orient au premier rang des priorités du Mozambique, qui préside le Conseil de sécurité en mai

Le Représentant permanent du Mozambique, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité ce mois de mai, a présenté ce midi à la presse un programme de travail « adopté unanimement » par les membres de l’organe et centré en grande partie sur l’Afrique et le Moyen-Orient. M. Pedro Comissário Afonso a précisé que l’un des deux principaux événements de cette présidence prendra la forme d’un débat de haut niveau sur le renforcement du rôle des États africains dans la réponse aux défis mondiaux en matière de sécurité et de développement, organisé le 23 mai. 

Ce débat ouvert est un rappel que l’Afrique sera toujours au premier rang des priorités du Mozambique en tant que membre du Conseil de sécurité, a souligné M. Afonso.  La discussion, à laquelle devraient participer le Secrétaire général de l’ONU et un haut responsable de l’Union africaine (UA), sera l’occasion de déterminer dans quelle mesure les États africains sont « en capacité de contribuer à la paix et la sécurité internationales », a expliqué l’Ambassadeur. 

Le deuxième événement phare du mois, prévu le 28 mai, sera un débat sur le rôle des femmes et des jeunes dans le maintien de la paix et de la sécurité.  M. Afonso a indiqué que cette réunion sera présidée par la Ministre mozambicaine des affaires étrangères et de la coopération, Mme Verónica Nataniel Macamo Dlhovo.  Il a ajouté que son pays prévoit de consulter les autres membres du Conseil en vue de la publication d’une déclaration présidentielle sur ce thème « très important ». 

Autre moment clef de cette présidence, le débat annuel sur la protection des civils dans les conflits armés se tiendra le 21 mai. À l’approche du vingt-cinquième anniversaire de la résolution 1265 (1999), ce débat prendra une importance particulière « au vu du nombre de conflits dans le monde et du terrible bilan humain qu’ils occasionnent », a indiqué l’Ambassadeur.  Parmi les intervenants attendus figurent le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, et la Présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mme Mirjana Spoljaric Egger. 

Ce mois sera également marqué par l’exposé que fera, le 30 mai, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, et par un débat sur la Bosnie-Herzégovine, programmé le 15 mai. L’essentiel du programme de travail porte néanmoins sur des questions africaines et moyen-orientales. 

Le Conseil tiendra ainsi deux réunions sur le Soudan et le Soudan du Sud: la première, le 7 mai, consacrée à la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) et aux développements récents entre les deux pays; la seconde, le 30 mai, sur le renouvellement du régime de sanctions applicables au Soudan du Sud et du mandat du Groupe d’experts chargé d’assister le Comité 2066.  Le Conseil entendra par ailleurs, le 14 mai, un exposé du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), M. Karim Khan, sur les activités de la Cour liées à la Libye, avant de se prononcer, le 30 mai, sur le renouvellement de l’autorisation des inspections de navires au large des côtes libyennes, conformément à la résolution 2292 (2016). 

S’agissant du Moyen-Orient, M. Afonso a exprimé son inquiétude face à la situation dans la bande de Gaza et a dit attendre des négociations en cours qu’elles permettent un cessez-le-feu « dès que possible ».  Le cas échéant, un projet de résolution sera élaboré pour encourager l’arrêt total des hostilités, le renforcement de l’assistance humanitaire et la libération de tous les otages, a indiqué le Représentant permanent, assurant que tous les membres du Conseil sont favorables à ces trois priorités, y compris les États-Unis.  « Ils se sont certes abstenus sur la résolution 2728 (2024), mais nous savons qu’ils soutiennent ces mesures », a-t-il affirmé. Et si aucune réunion n’est encore prévue sur l’examen de cette situation, « il y a suffisamment d’espaces disponibles dans le programme de travail » pour ajouter des séances sur Gaza, comme sur le Soudan et l’Ukraine. 

Quant à l’admission de la Palestine en tant qu’État Membre de l’ONU, qui fera l’objet d’un nouveau vote au Conseil après la reprise de la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale, le 10 mai, il a annoncé que sa délégation la soutiendra.  « Comme nous l’avons dit au Conseil, la Palestine répond à tous les critères prévus par l’Article 4 de la Charte des Nations Unies et le droit international », a-t-il indiqué, avant de rappeler que son pays entretient des relations diplomatiques avec Israël comme avec la Palestine, parce que « cela correspond à notre vision de la solution des deux États ». 

Pour ce qui est des rendez-vous de ce mois en lien avec le Moyen-Orient, l’Ambassadeur a fait état de plusieurs séances d’information: sur le Yémen, le 13 mai; sur la région, le 22 mai; sur la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), le 16 mai, et le renouvellement de son mandat, le 30 mai; et enfin sur la Syrie, dans ses volets politique et humanitaire, également le 30 mai. 

Enfin, interrogé sur le caractère contraignant des résolutions du Conseil, M. Afonso a rappelé que tous les États Membres sont tenus de les mettre en œuvre, conformément à l’Article 24 de la Charte. Toutefois, a-t-il reconnu, « il n’existe pas encore de mécanisme qui oblige chacun à s’y conformer, sauf si nous adoptons des sanctions ».  L’ONU « n’est pas un gouvernement mondial », c’est là l’une de ses « limites en tant qu’organisation », a commenté l’Ambassadeur. 

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